La rencontre du corbeau et du renard
Des centaines d’années plus tard,
Maître corbeau rencontra Maître renard.
Rencontre pour le moins imprévue,
En raison de ce qu’ils avaient vécu !
Depuis que Monsieur de La Fontaine
Avait conté cette calembredaine,
L’un était resté sur sa gloire,
L’autre sur son désespoir.
Les ans atténuent les souffrances,
Amoindrissent les victoires,
L’un et l’autre étaient sans doute fatigués
De la notoriété dont ils avaient hérité.
Le corbeau était resté noir,
Le renard était toujours roux,
Le premier vivait encore perché,
Le second continuait de vagabonder.
Mais qui allait parler le premier ?
– Moi, dit le corbeau, je n’ai plus de fromage,
Seulement un souvenir d’un autre âge
Que même le temps peine à apaiser,
Car où que j’aille,
Les enfants qu’on appelle marmaille,
Récitent encore la fable sans se tromper !
Combien de fois aurais-je voulu être renard,
Combien de fois, j’ai maudit cette histoire !
Enfin, je dois cesser de me lamenter,
Ce n’est pas ce que vous êtes venu écouter.
Pour la première fois peut-être,
Le renard comprit ce qu’avait pu être
Le désespoir du corbeau noir.
– Sachez, lui dit-il, que j’ai aimé cette gloire,
Ces gens qui riaient de votre désespoir.
J’ai enfin compris que, le temps ayant passé,
Sans vous, je ne serais pas entré dans l’histoire.
Il me semble de mon devoir
De rendre ce que par ruse je vous ai volé.
Depuis, l’on peut voir dans la campagne
Deux voyageurs infatigables,
Un renard et un corbeau,
Allant tous deux par monts et par vaux !
Maître corbeau rencontra Maître renard.
Rencontre pour le moins imprévue,
En raison de ce qu’ils avaient vécu !
Depuis que Monsieur de La Fontaine
Avait conté cette calembredaine,
L’un était resté sur sa gloire,
L’autre sur son désespoir.
Les ans atténuent les souffrances,
Amoindrissent les victoires,
L’un et l’autre étaient sans doute fatigués
De la notoriété dont ils avaient hérité.
Le corbeau était resté noir,
Le renard était toujours roux,
Le premier vivait encore perché,
Le second continuait de vagabonder.
Mais qui allait parler le premier ?
– Moi, dit le corbeau, je n’ai plus de fromage,
Seulement un souvenir d’un autre âge
Que même le temps peine à apaiser,
Car où que j’aille,
Les enfants qu’on appelle marmaille,
Récitent encore la fable sans se tromper !
Combien de fois aurais-je voulu être renard,
Combien de fois, j’ai maudit cette histoire !
Enfin, je dois cesser de me lamenter,
Ce n’est pas ce que vous êtes venu écouter.
Pour la première fois peut-être,
Le renard comprit ce qu’avait pu être
Le désespoir du corbeau noir.
– Sachez, lui dit-il, que j’ai aimé cette gloire,
Ces gens qui riaient de votre désespoir.
J’ai enfin compris que, le temps ayant passé,
Sans vous, je ne serais pas entré dans l’histoire.
Il me semble de mon devoir
De rendre ce que par ruse je vous ai volé.
Depuis, l’on peut voir dans la campagne
Deux voyageurs infatigables,
Un renard et un corbeau,
Allant tous deux par monts et par vaux !
Rancunes d’un siècle ou deux, d’une semaine,
Combien vaines sont les rancunes humaines !
Combien vaines sont les rancunes humaines !